La santé par la nature
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Des millions pour surveiller les médicaments

Publié le 01 novembre 2011, La Presse
ARIANE LACOURSIÈRE

En 2004, la société pharmaceutique Merck et Co. avait dû retirer du marché mondial le médicament contre l'arthrite et la douleur aiguë Vioxx, car le produit avait causé d'importants problèmes cardiaques chez certains patients. Pour s'assurer que tous les médicaments commercialisés au Canada sont bel et bien sûrs, le gouvernement fédéral a investi, lundi, 17,5 millions de dollars dans le Réseau canadien pour l'étude observationnelle sur les effets des médicaments (RCEOEM), dont le siège sera situé à l'Hôpital général juif de Montréal.

Chaque année aux États-Unis, 100 000 personnes meurent d'effets secondaires liés à des médicaments commercialisés mondialement. On estime que 1,5 million d'hospitalisations sont aussi liées aux effets de ces médicaments. «On pense que la proportion d'incidents est la même, ici au Canada», affirme le Dr Samy Swissa, qui vient d'être nommé directeur du RCEOEM.

Le Dr Swissa estime que les médicaments ne sont pas mis en marché trop rapidement au pays. Mais il assure qu'il aura tout de même tous les produits à l'oeil. «On ne laissera aucun médicament tranquille. On va évaluer tous ceux qui vont soulever des questions», assure-t-il.

Train de mesures

Le ministre fédéral des Transports Denis Lebel, qui parlait au nom de sa collègue ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, a expliqué que déjà, plusieurs mesures sont prises pour s'assurer que les médicaments mis en marché au pays sont sûrs. Santé Canada réalise par exemple plusieurs analyses avant d'autoriser la commercialisation d'un produit. «Mais ces tests sont faits avant que des millions de personnes ne les utilisent (...). Le nouveau réseau permettra d'analyser des données de partout au Canada après la commercialisation, explique-t-il. C'est quand on utilise un médicament dans une très grande population qu'on voit apparaître les effets secondaires.»

Le Dr Swissa donne l'exemple du Vioxx. «Le médicament avait subi plusieurs analyses avant d'être mis en marché. Mais c'est seulement après son utilisation auprès de millions de personnes qu'on a découvert ses effets cardiaques», dit-il.