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La ménopause, un réservoir de vitalité et de sagesse

La valeur sociale de la mémoire des femmes âgées aurait constitué l’un des moteurs du développement de la ménopause, pour la survie de la communauté. À notre époque, les compagnies pharmaceutiques ont fait de la ménopause une maladie, une carence hormonale, une décrépitude.

On a modifié scientifiquement la ménopause, au lieu de considérer qu’elle est, pour l’ensemble des sociétés, un réservoir de vitalité, d’expérience et de sagesse. La ménopause est apparue dans le contexte du régime alimentaire du paléolithique, qu’a étudié le Dr Boyd Eaton, spécialiste en nutrition évolutive. Il est donc important d’en tenir compte. L’organisme humain a développé la ménopause évolutive comme une extrapolation de la période fertile de la femme et non comme une maladie. Ainsi, un recyclage hormonal s’est instauré naturellement, de même qu’une production d’œstrogènes par des voies modifiées. Cela a eu certes comme conséquence une diminution de la production des hormones œstrogéniques et la cessation de la production de la progestérone, hormone de nidation de l’ovule fécondé, mais le recyclage hormonal et la production modifiée savamment orchestrés ont donné à l’organisme les ressources nécessaires pour contrer les effets de manque.

À l’Université de Gand, en Belgique, le Dr A. Vermeuler, qui s’intéressait aux rythmes nycthéméraux (du jour et de la nuit), a découvert il y a quelques années, en faisant des prélèvements hormonaux sur trois groupes de femmes (de 52 à 65 ans qui ont des ovaires, de 52 à 65 ans qui n’ont pas d’ovaires et des infirmières et étudiantes de 18 à 25 ans qui ont leurs ovaires), que le taux le plus élevé d’hormones œstrogéniques se situe à 8 h et le plus faible, à 23 h ou minuit.

Beaucoup de femmes ont de fortes chaleurs et des sueurs la nuit, alors que le taux d’œstradiol est en baisse.

Il découvre aussi, et sa découverte a été confirmée par bien d’autres laboratoires, que l’œstrone ou E1 se maintient à des taux relativement élevés même chez les femmes ménopausées. Mais l’origine de cette production d’œstrone chez les femmes âgées ne pouvait se situer au niveau des ovaires car, fait étonnant, les femmes sans ovaires avaient un taux d’œstrone presque aussi élevé que celles qui les avaient encore! Pour Vermeulen, il devenait évident, et c’est la conviction aujourd’hui de plusieurs autres chercheurs, que le corps convertit d’autres substances en œstrone par ce qu’il qualifia de voies périphériques. Les tissus adipeux jouent un rôle important dans ce recyclage, à condition que le corps ne soit pas carencé en acide folique (une des vitamines du groupe B).

Ainsi, les femmes maigres sont désavantagées à la ménopause. Le recyclage s’opère plus difficilement.

De plus, l’intérieur des ovaires n’est pas inactif à la ménopause. Il produit des hormones androgènes: la testostérone et l’androstènedione, qui seront par la suite converties par les cellules graisseuses et le foie en œstrone. Ce fait avait d’ailleurs déjà été démontré par d’autres chercheurs, P.-K Siiteri et P.C. MacDonald. Par contre, chez les femmes ménopausées qui n’ont plus d’ovaires, quel organe assure la production d’androstènedione et de testostérone? Les surrénales, des glandes situées au-dessus des reins qui sécrètent plusieurs hormones d’adaptation au stress, prennent la relève. Il faut cependant renforcer de façon particulière ces glandes, par la nutrition mais aussi, entre autres, par une supplémentation de gelée royale et de pain d’abeille (pollen fermenté).


Johanne Verdon, ND.A.
Membre de l’ANAQ
Auteure de « Il était une fois la ménopause », Éditions Publistar, 2003